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Or, en dehors des extraits de quelques discours retentissants, télégraphiés au jour le jour, pour les besoins de l’actualité, à la presse des deux mondes, tout cet ensemble des délibérations de La Haye n’a pour ainsi dire reçu aucune publicité.

C’est l’analyse précise et minutieuse de toutes les délibérations comme de tous les actes de la Conférence que M. Ernest Lémonon s’est proposé de mettre sous les yeux de ses lecteurs, et qu’il nous offre en effet dans un ordre excellent, avec une clarté et une fidélité parfaites et, nous ajoutons, avec l’impartialité la plus haute, avec le seul souci de la vérité historique.

Et les conclusions, qu’il a dégagées de cette méthodique exposition des faits et qu’il formule avec une conscience scrupuleuse, permettent de reconnaître les limites exactes de l’Œuvre de La Haye ; l’auteur ne dissimule rien des points sur lesquels la Conférence n’a pu aboutir, mais il sait mettre en une égale lumière les résultats obtenus, les conquêtes définitivement faites par l’idée du droit, et les jalons posés, les plans hardiment tracés, les fondations déjà solidement assises pour l’édifice à venir.

M. Ernest Lémonon a justement rappelé que, malgré son nom de « Conférence de la Paix, » l’assemblée où se sont trouvés, pour la première fois, réunis, en juin 1907, les représentants des 44 États qui constituent l’ensemble du monde civilisé, n’avait pour objet — ni dans