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circonscrits, cette entente internationale qui n’a pas pu être réalisée d’un seul coup à La Haye. C’est ainsi qu’il s’est efforcé d’internationaliser les problèmes des assurances, des retraites ouvrières, du chômage, de la mutualité. Partant de cette idée qu’une amélioration sociale telle que la loi des 8 heures ne peut être généralisée sans une entente entre les pays producteurs ; que, d’autre part, pour remédier à certains maux, comme le chômage ou la pénurie de main d’œuvre, il est nécessaire d’établir un accord et des échanges entre les divers pays, il s’est attaché à traiter au point de vue international toutes les questions qui l’avaient déjà occupé au point de vue intérieur. On verra, à la fin de ce volume la philosophie de cette action s’exprimer dans le discours qu’il a prononcé à Gand en septembre 1913.

Mais il est une chose que ce volume ne montrera pas : c’est à quel point la pensée qui l’a guidé a imprégné la personnalité même de Léon Bourgeois. Au seuil de ce domaine intime s’arrête l’analyse. Il faut laisser à ses amis le privilège de savoir quel résultat de générosité et de bonté peut produire une telle conception de la vie. Grâce à cet exemple, ils peuvent comprendre quels seraient les bienfaits de l’idée de solidarité si elle pénétrait davantage chacun de nous — et combien les rapports individuels, collectifs et internatio-