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mais bien, si je puis dire, un acteur du drame international, souvent un créateur de l’histoire diplomatique, tandis que dans les Congrès, — dans cette Conférence de La Haye, où vos rapports sur la Croix-Rouge maritime et sur l’Acte final de la Conférence ont rallié l’unanimité des suffrages, — dans ce Congrès de 1906, où, toujours sur votre rapport, fut revisée la Convention de Genève et réalisé un décisif effort pour l’adoucissement du sort des victimes de la guerre, — vous êtes parmi vos collègues, par la hauteur de votre pensée et par la sûreté de votre science, comme un Maître dans sa chaire : et ce sont vos collègues eux-mêmes qui le proclament, comme M. le Président Odier déclarant à Genève que vous avez été « l’architecte » de l’œuvre accomplie.

L’heure est bien choisie, mon cher Collègue et Ami, pour rappeler devant vous ces souvenirs. Vous allez, — et, j’espère, nous allons ensemble, — bientôt retourner dans cette chère cité de La Haye où s’est tenue la première Conférence de la Paix. Nous y reverrons la Maison du Bois et le noble Vivier sur les bords duquel nous avons si souvent échangé nos doutes et nos espérances sur l’avenir d’une œuvre aussi passionnante par sa nouveauté que par sa grandeur.

Certes, nous n’y avons pas d’un seul coup, et qui donc l’eût pu prétendre, — rempli tout le programme que l’initiative du Tsar avait