Page:Bourgeois - Pour la Société des Nations.djvu/152

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

propre de vos travaux et de vos enseignements, ce qui vous a fait une place si éminente et si personnelle parmi les maîtres de notre droit, c’est l’union étroite, à chaque page de votre œuvre, de la spéculation doctrinale et de la connaissance pratique des réalités.

Professeur, vos leçons de la Faculté dégagent de l’examen des faits historiques, de l’étude attentive des conflits, des négociations et des traités, les principes généraux qui ont formé peu à peu et éclairent progressivement la conscience internationale ; et vos leçons des « Sciences politiques » apprennent à vos élèves l’art d’appliquer ces principes, encore si souvent imprécis et contestés, aux mille difficultés de la vie des Chancelleries.

Diplomate, dans ces Conférences où vous représentez si souvent la France, vous vous efforcez de faire pénétrer dans les relations de peuple à peuple, et de fixer dans des accords durables, ces règles de justice et d’équité qui sont « l’expression des rapports nécessaires » entre les personnes morales que doivent être les nations, et dont les développements successifs marquent les véritables étapes de la civilisation.

Et c’est ainsi que dans la chaire, où vos leçons condensent toute la matière vivante de vos négociations et de vos arbitrages, vous êtes pour vos élèves, non pas seulement un philosophe ou un historien du Droit des gens,