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simplicité et de la modestie dont votre vie offre un si noble exemple, ils m’ont persuadé qu’elle aurait d’autant plus de prix à vos yeux qu’elle garderait un caractère d’intimité plus cordiale : c’était l’affection de vos collègues, le respect et la reconnaissance de vos élèves d’hier et d’aujourd’hui dont les marques vous toucheraient avant tout ; j’avais eu l’honneur d’être votre collègue à la Conférence internationale de la Paix, je l’étais encore à la Cour permanente d’Arbitrage, et surtout j’avais été nécessairement votre élève toutes les fois qu’au cours de ma vie publique j’avais dû chercher dans les règles du Droit international la solution d’une difficulté politique. On m’affirmait que, pour toutes ces raisons, j’avais encore qualité pour être à cette place auprès de vous.

Ai-je besoin de vous dire avec quelle joie je me suis laissé convaincre, et combien je suis heureux de pouvoir dire ici, pour l’avoir personnellement mesurée, quelle incomparable autorité est la vôtre dans les conseils du monde civilisé !

Cette autorité, mon cher Maître, vous l’exercez naturellement ; il semble que vous vous sentiez investi d’une sorte de magistrature par la confiance et par le respect de tous. Et j’en aperçois distinctement les deux causes : l’une de l’ordre intellectuel, l’autre toute morale.

Avant tout, peut-être, vous le devez à l’ad-