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et de la sympathie réciproques qui chaque jour s’accentuent entre leurs patries et la nôtre, et pour rendre hommage aux principes de justice et de solidarité internationales pour lesquels nous avons lutté de notre mieux à la Conférence de la Paix.

Que de chemin parcouru depuis cette année 1899 où beaucoup, même parmi les esprits les plus libres, traitaient de chimères les espérances fondées sur les conventions de La Haye ! Il a fallu deux ou trois ans pour qu’un premier traité d’arbitrage fût signé entre deux grands pays en exécution de ces conventions. Mais, depuis, c’est presque chaque jour que nous apprenons la signature de quelque nouveau traité de ce genre, et l’on peut prévoir le temps où la législation internationale enveloppera comme d’un réseau pacifique l’ensemble des peuples civilisés.

Et quel triomphe plus éclatant encore de nos idées dans cette convention toute récente par laquelle la Russie et l’Angleterre viennent de soumettre à une Commission d’enquête, constituée conformément aux articles de La Haye, ce grave incident de Hull, d’où pouvait sortir la plus terrible des conflagrations !

Certes, l’œuvre qui reste à faire est immense. Il y faut travailler sans cesse, et sans cesse chercher les moyens de développer, de perfectionner, de rendre plus efficace et plus rigoureux ce droit nouveau de la paix dont les