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parties essentielles. On déplorait que le professeur, dans sa chaire, le diplomate, dans les congrès, l’arbitre, à son tribunal, n’eussent aucun guide sûr et fussent en quelque sorte livrés aux seules inspirations de leur conscience, alors que la gravité des problèmes s’agitant entre les nations réclamait des règles fixes et précises. Désormais, ces regrets et ces critiques ne pourront se produire que plus rarement. Sur des points importants du Droit des Gens, la codification est faite ; et si, en exécution des vœux émis à La Haye, d’autres Conférences suivent celle de 1899 dans le chemin tracé par celle-ci, la codification générale parviendra certainement à s’accomplir.

Cet esprit à la fois philosophique, philanthropique et juridique, indispensable pour bien se pénétrer des résultats obtenus à La Haye et les mettre en lumière, anime, comme on s’en rendra facilement compte, l’ouvrage de M. Mérignhac. Le jurisconsulte que ses travaux antérieurs bien connus sur l’arbitrage indiquaient tout naturellement pour devenir l’historien et le commentateur de la Conférence de la Paix n’est point de ceux qui estiment que tout a été manqué parce qu’on n’a point réalisé tout ce qu’on avait d’abord espéré. N’hésitant pas à critiquer, avec cette entière liberté d’esprit et cette franchise d’allures qui sont toujours le propre de l’enseignement supérieur français,