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efforts généreux qui, entre autres créations heureuses, ont amené l’institution de cette Cour arbitrale que réclamaient depuis si longtemps les pacifiques, qu’avait vainement cherché à organiser la Conférence interparlementaire de Bruxelles. Sans doute, il constatera qu’on pouvait aller plus loin en décrétant l’arbitrage obligatoire, dont le domaine d’abord restreint était susceptible d’une extension incalculable Mais il se souviendra que la résistance irréductible d’un seul vint sur ce point paralyser toutes les bonnes volontés réunies. Et, mettant en balance, d’un côté les résultats obtenus, de l’autre ceux qui auraient pu l’être, il reconnaîtra, dans son jugement impartial, que les premiers ne sauraient être effacés par l’insuccès des seconds.

Comme juriste enfin, celui qui analysera les travaux des diplomates réunis à la Maison du Bois par l’initiative de l’Empereur Nicolas II pourra constater qu’en votant les trois conventions sur les lois et coutumes de la guerre aussi bien que sur la médiation et l’arbitrage, en élaborant ainsi une codification qui ne contient pas moins de cent vingt-sept textes de fond, la Conférence de La Haye est parvenue à établir, pour régler ces matières, des principes certains là où n’existaient auparavant que des usages et opinions plus ou moins vagues. On regrettait, avec raison, que le Droit des gens n’eût été encore codifié en aucune de ses