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solidarité mutuelle qui leur fera dire d’eux-mêmes ce que le poète disait de son semblable : nihil humanum a me alienum. C’est ce principe de solidarité internationale qui est à la base de la Convention pour le règlement pacifique des conflits internationaux ; c’est lui qui a inspiré les décisions arrêtées par la troisième Commission, et spécialement l’article 27 dont nous tenons à citer ici le texte : « Les Puissances signataires considèrent comme un devoir, dans le cas où un conflit aigu menacerait d’éclater entre deux ou plusieurs d’entre elles, de rappeler à celles-ci que la Cour permanente leur est ouverte. En conséquence, Elles déclarent que le fait de rappeler aux Parties en conflit les dispositions de la présente Convention, et le conseil donné, dans l’intérêt supérieur de la Paix, de s’adresser à la Cour permanente, ne peuvent être considérés que comme actes de bons offices. »

Comme philanthrope, l’historien de l’œuvre de La Haye ne pourra que donner une adhésion sans réserve à l’ensemble des Déclarations et Conventions votées le 29 juillet 1899. Avec Dunant et Moynier, il louera tout ce qui a été si heureusement réalisé dans la sphère de la Croix-Rouge maritime ; avec Romberg-Nisard, il appréciera à leur juste valeur les améliorations notables apportées à la condition des prisonniers de guerre ; avec Frédéric Passy, Stead et la baronne de Suttner, il applaudira aux