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cherche pas la solution du problème là où elle ne peut pas être trouvée. Il ne faut pas demander l’impossible et exiger l’application d’une convention quand elle ne saurait s’appliquer. Il ne faut pas considérer comme obligatoires des dispositions qui ne sont que facultatives ; il faut donner cette impression que, sachant les difficultés, sachant les limites étroites malheureusement, cent fois trop étroites, dans lesquelles nous sommes enfermés, nous continuons par toutes les voies de l’opinion, par tous les procédés de libre discussion et de manifestation de notre sentiment, à affirmer notre désir et notre espoir de voir triompher les idées de justice et d’humanité. (Applaudissements.)

Je parlais d’éducation ; il y a une éducation à faire par les nations, par les gouvernements eux-mêmes. Ils sont absorbés, je le répète, par des nécessités pratiques particulières et peut-être, si l’on écoutait de très près, si l’on mettait l’oreille contre leur cœur, on percevrait les mêmes battements que dans les nôtres ; mais ils n’osent pas, ils ne peuvent pas toujours non plus ; ils obéissent à des obligations qui les retiennent. Manifestons à cet égard, librement, et sans engager notre Gouvernement, nos sentiments et nos espérances ; disons très haut qu’un grand pays s’honore en cherchant à résoudre, par des voies pacifiques, les difficultés de sa politique. En exprimant claire-