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Boers, s’adressant au conseil administratif de La Haye, lui avaient demandé de réunir le tribunal pour juger la question pendante. Je crois savoir aussi que le représentant du gouvernement russe avait exprimé le très vif désir qu’il fût possible de donner une suite à cette demande des représentants des Boers et que le représentant de la France avait exprimé le même sentiment.

Qu’est cela, messieurs ? C’est, sous une forme bien indirecte, direz-vous, une indication du désir des gouvernements russe et français et de leur espoir d’un arrangement pacifique.

Peut-on aller plus loin en pareille matière et voulez-vous exposer votre pays à voir rejeter officiellement une proposition officiellement faite ? Personne ne peut le penser.

Reconnaissons donc ceci : il y a malheureusement une nécessité impérieuse, quelque chose comme la loi du fatum antique, qui en ce moment-ci arrête, suspend, tient en échec non pas seulement les sentiments et les volontés des puissances qui sont venues à la Conférence de La Haye, mais, je puis le dire, les sentiments et les volontés de l’humanité tout entière. (Applaudissements.)

Il faut, je crois, et c’est l’attitude que les Parlements comme le nôtre, que les pays libres comme le nôtre doivent donner en exemple au monde dans cet ordre de questions, — il faut donner cette impression qu’on ne