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reproche aux gouvernements une inexécution de la convention de La Haye dans l’affaire du Transvaal.

L’opinion publique connaît mal les textes ; elle n’a pu étudier les dispositions de détail des conventions de La Haye ; elle est ainsi entraînée à voir dans les faits actuels une sorte de violation de ces conventions et à croire que, par conséquent, il y a de la part des nations civilisées non pas seulement une sorte d’indifférence — ce qui serait déjà une grande défaillance humaine — mais une abdication des droits qui leur ont été reconnus et un abandon de leur signature.

Je considérerais comme plus grave encore dans l’avenir que cette opinion se répandît et devînt maîtresse des esprits ; je considérerais comme extrêmement dangereux qu’une sorte de découragement se répandît et qu’à cause des événements douloureux que j’ai signalés on pût croire que dans l’avenir il ne sortira rien de l’œuvre de La Haye. (Mouvement.)

Je crois que ceci a de l’importance, et j’insiste. Qu’avons-nous fait à La Haye ? qu’avons-nous espéré et que pouvait-il sortir, dans un bref délai, de nos délibérations ?

La paix ?… La Conférence de La Haye s’est appelée la « Conférence de la Paix ; » mais quelqu’un a-t-il pensé que, dès le lendemain, comme par une sorte d’effet magique, l’ensemble des nations, oubliant leurs passions,