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collègues quelques minutes seulement de leur attention. (Parlez ! parlez ! )

Il y a deux maux dans la situation actuelle. D’abord un mal évident, un mal que tous les orateurs qui se sont succédé jusqu’ici ont signalé : la douleur que nous ressentons tous à voir se prolonger dans le sud de l’Afrique cette guerre terrible dans laquelle éclate d’un côté l’héroïsme le plus admirable, dans une lutte pied à pied contre les forces d’une puissance vingt fois supérieure, et dans laquelle, de l’autre côté, un point d’honneur, que, pour mon compte, je trouve bien malheureusement placé (Applaudissements sur tous les bancs.), fait persister une grande puissance dans les actes qu’elle considère comme nécessaires à la manifestation ou au triomphe de ses droits.

Voilà le mal qui, tout d’abord, apparaît à tous les yeux ; voilà la souffrance que nous ressentons tous. Et cette souffrance, je n’ai pas besoin de le dire, M. Lemire avait raison de penser tout à l’heure que les signataires de la convention de La Haye devaient, avec vous tous, et peut-être les premiers, la ressentir profondément eux-mêmes. (Très bien ! très bien !)

Mais il est un autre mal que je voudrais prévenir, car il peut devenir très grand ; c’est celui-ci. L’opinion publique paraît croire que l’œuvre même de la Conférence de La Haye est atteinte par les événements qui se sont succédé depuis sa clôture ; il semble qu’elle