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assemblée où sont officiellement représentés les Gouvernements de presque toutes les nations civilisées, l’existence de ce devoir international ait été proclamé et que la notion de ce devoir, désormais introduite pour toujours dans la conscience des peuples, s’impose dans l’avenir aux actes des Gouvernements et des nations ?

Que nos collègues qui ont fait opposition à cet article me permettent de le leur dire. Je crains qu’ils n’aient point les yeux tournés vers le but qui vraiment doit être le leur. Ils ont semblé préoccupés des intérêts opposés des grandes et des petites Puissances dans cette question de l’arbitrage. Je répéterai après le comte Nigra : il n’y a ici ni grandes ni petites Puissances ; toutes sont égales devant l’œuvre à accomplir. Mais si l’œuvre devait être plus utile à quelques-unes, n’est-ce pas aux plus faibles qu’elle profiterait certainement ? Hier, au Comité d’examen, je le disais à nos collègues opposants : toutes les fois qu’un Tribunal a été institué dans le monde et qu’une décision réfléchie et impartiale a pu ainsi s’élever au-dessus de la lutte des intérêts et des passions, n’est-ce pas une garantie de plus qui a été ainsi donnée aux faibles contre les abus de la force ?

Messieurs, entre les nations il en sera de même qu’entre les hommes. Les institutions internationales comme celle-ci seront la garantie des faibles contre les forts. Dans les