Page:Bourgeois - Pour la Société des Nations.djvu/109

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et d’affirmer le devoir qui incombe aux Puissances de faire sous cette forme, comme sous les autres, un effort sincère pour le maintien de la paix entre les nations.

Mais il ne s’agit pas seulement de l’utilité pratique de cette disposition. Soyez sûrs, Messieurs, que ce qui nous détermine à la défendre si énergiquement, c’est qu’elle nous paraît avoir une utilité morale, dont chaque jour qui s’écoulera après la fin de nos travaux fera mieux comprendre la grandeur.

Messieurs, certains, ignorant la puissance de l’idée, voudraient prétendre que ce que nous avons fait ici est peu de chose. Je suis au contraire convaincu que lorsque nous serons sortis de cette Conférence, lorsque nous n’aurons plus le souci légitime de la défense des intérêts spéciaux à chaque nation, dont nous devions tenir compte, nous-mêmes nous jugerons mieux l’importance de notre œuvre, et plus on s’avancera sur la route du temps, plus clairement apparaîtra cette importance. L’utilité morale des dispositions de l’article 27 est tout entière dans ce fait, qu’un devoir commun, pour le maintien de la paix entre les hommes, est reconnu et affirmé entre les nations. Croyez-vous que ce soit peu de chose que, dans cette Conférence, c’est-à-dire non pas dans une réunion de théoriciens et de philosophes, discutant librement et sous leur seule responsabilité personnelle, mais dans une