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font, et c’est de leur plein gré, pour des avantages, par ambition, déguisée sous le mensonge du patriotisme, mensonge qui n’est pas dénoncé, uniquement parce qu’il est général, qu’ils le font ; je parle de ces malheureux, pris de différents points de la Russie. Arrachés, avec l’aide des tromperies religieuses et la crainte des châtiments, à leur vie honnête, raisonnable, utile, à leurs travaux, à leur famille, ils sont amenés à l’autre bout du monde et placés sur une machine cruelle et inepte de meurtre. Là, ils sont mis en pièces ou noyés, avec cette inepte machine, dans la mer lointaine, sans qu’aucune nécessité ou utilité compense les tourments, les efforts, les souffrances et la mort dont ils ont été victimes.

En 1830, pendant la guerre polonaise, l’aide de camp Vilejinski, envoyé de la part de Khlopitzki à Pétersbourg, dans sa conversation (en français) avec le maréchal Dibitch, à la condition posée par celui-ci de laisser les troupes russes entrer en Pologne, répondit :

— Monsieur le maréchal, je crois que de cette manière il est de toute impossibilité que la nation polonaise accepte ce manifeste…