pierre, bois, paille, vêtements, arbres, etc., qui sont sacrés aux yeux du Coréen pour lequel une identification complète existe entre l’esprit et son fétiche.
Voyons — à présent — ce que sont les esprits de haut rang. Nous avons eu pour cela recours au très intéressant travail du Rév. Jones M. A.[1], ainsi qu’à celui de M. Maurice Courant sur les cultes coréens[2].
À tout seigneur tout honneur. Voici les O-bang-tchang-goun (tchang-goun signifie le chef du monde et o-bang les cinq côtés). Cela veut dire les esprits, les généraux des cinq parties du ciel, et ils portent des noms spéciaux correspondant au ciel oriental, méridional, occidental, septentrional et central. Ce sont les principales divinités coréennes qui gouvernent l’univers, celles que les chamanes invoquent pour combattre les démons.
Tane-Koun, le seigneur mythique, sacrifiait au ciel à Kang-hoa, au sommet du Mari-sane à la dixième lune. Les rois du Sin-rai également. Des sangliers et des cerfs étaient immolés. Partout et en tout temps on a sacrifié au ciel, et en temps de guerre pour obtenir la victoire.
M. Courant pense que ces sacrifices ne sont pas d’origine chinoise, car en Chine ils sont réservés à l’empereur seulement, tandis qu’en Corée ce droit est étendu à tous. Les sacrifices consistent en pâte de riz et en fruits offerts sur les autels pour se rendre favorables les puissances célestes. Pendant que l’encens brûle, et que l’on agite des clochettes,