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accompagnés de danses, de cris, de tambourin. Le client ne faisant jamais défaut, il s’ensuit que le métier est des plus lucratifs.

Muni d’une boîte à divination, d’un gong, d’une sonnette, de baguettes de bois, et aidé de quelques formules magiques, le panesou recherche d’abord la nature de l’esprit auquel il a affaire et le lieu où il se trouve. Il arrive un moment où la baguette s’agite d’un mouvement très vif, ce qui prouve qu’elle s’en est emparée. Alors s’engage une conversation, un interrogatoire entre l’homme et l’esprit. Tantôt ce dernier répond, tantôt il ne répond pas, par des manifestations de la baguette. Enfin lorsqu’il a fait connaître ses intentions, on l’entraîne au dehors. On touche la baguette avec un papier sur lequel a été écrit le nom du démon, puis ce papier est mis dans une bouteille que l’on bouche, et que l’on va enterrer au loin. Certains exorcismes durent plusieurs jours, et nécessitent une abondance d’offrandes de mets et de salaires.

Les boîtes de divination ont la forme d’une tortue qui remue la tête. Elles renferment trois pièces de monnaie sur lesquelles le sorcier débite des incantations ; puis il les lance trois fois et la combinaison des caractères obtenus lui permet de tirer ses oracles.

Moutang veut dire « sorcière », « possédée par le démon » qui est supposé se saisir de la femme et lui imposer ses volontés. Celles qui entrent dans cette voie cessent toute relation de famille. Elles n’ont pas le pouvoir, comme les panesous, de chasser les esprits, mais celui de les apaiser, de les rendre favorables à ceux qui leur en font la demande. Tantôt la moutang apaise les esprits en