Page:Bourdaret - En Corée.djvu/70

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fond desquelles sont cachées des bonzeries, dans des sites délicieux, et traverse de grandes rivières, desséchées maintenant, mais qui, après les pluies torrentielles, gonflent en quelques heures et après bien des détours extravagants s’en vont se jeter dans le fleuve Hane. Enfin le car quitte la grande route qui continue encore sur une largeur de seize mètres et une longueur de vingt kilomètres. C’est une voie magnifique. Elle doit conduire au nouvel emplacement choisi par les astrologues et les sorciers du palais, pour y transférer les restes de la reine Mine, à moins que d’ici quelque temps le lieu ne soit plus reconnu favorable.

La ligne passe à présent au pied de quelques coteaux couverts de pins où les écureuils, les faisans, les pigeons ramiers ont élu domicile. Des lèvres aussi se font quelquefois tuer par nos Nemrods que ce voisinage de la gent emplumée et poilue taquine quelque peu.

Voici le terminus, et un portique en bois rouge qui indique un lieu ou un bâtiment officiel. D’ailleurs une sentinelle en garde l’entrée. C’est le tombeau de la reine Mine. Mais la consigne est sévère. On ne peut pénétrer dans cet enclos réservé. Toutefois on aperçoit suffisamment, en avant d’un grand bois de pins, les toits en zinc du temple des sacrifices, les bâtiments couverts en tuiles des fonctionnaires de haut grade, gardiens de ce tombeau, et le tombeau lui-même sur un tertre déboisé, avec quelques pierres sculptées et une table pour les offrandes, comme en possèdent tous les monuments funéraires de grands personnages.

Mon voyage est terminé. Il ne me reste plus qu’à retourner vers la ville, non sans signaler certaine