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Une promenade jusqu’au tombeau de la reine Mine s’impose — dès le premier Jour — au nouvel arrivé, car elle lui fait connaître la grande artère ouest-est de la ville, longue de quatre kilomètres environ. Et comme en cette saison le soleil déjà chaud amène le dégel et transforme en boue gluante les rues en simple terre non macadamisée, je ferai avec le lecteur cette promenade rapide en tramway électrique, le mode de locomotion le plus pratique de Seoul.

Le réseau du tramway n’a pas moins de seize kilomètres de longueur et dessert bien la ville et ses faubourgs. C’est le système du trolley aérien qui a été adopté, et rien n’est plus disgracieux que la profusion de poteaux de pin qu’a nécessité ce transport de courant. Les voitures, de fabrication américaine, sont petites mais bien faites et assez confortables. Elles comprennent deux classes. Le trafic est considérable les jours de fête, et ces jours sont nombreux en Corée, comme en Chine. Les soirs d’été, les cars sont envahis par des bandes de jeunes gens. Ils s’en vont au bout de la ligne, dans une bonzerie ou au fleuve Hane, pour y chanter les grands airs nationaux. Ceux-ci vantent les exploits des anciens guerriers et l’héroïsme d’une patriote qui se précipita dans les flots avec un général japonais qu’elle tenait emprisonné dans ses bras.

Pour revenir à mon tramway, j’ajouterai que les conducteurs et les « wattmen » sont tous des Coréens