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certains points davantage, du côté extérieur, et un développement de dix-huit ou vingt kilomètres. Du côté intérieur un remblai élève le chemin de ronde à la hauteur des créneaux. C’est une promenade intéressante tout indiquée pour un bon marcheur et un bon grimpeur, qui peut en une journée faire le tour des murailles de Seoul[1]. Il y a là un panorama peu banal dont les yeux se réjouissent et des coins d’un pittoresque achevé, particulièrement le long des pentes du Name-sane, couvertes de pins et de fleurs dans la belle saison.

Le roi fut si satisfait de la rapidité avec laquelle avait été achevé cet énorme travail qu’il remit les taxes aux habitants (et sans doute aux travailleurs qui devinrent ensuite les habitants) pour trois années consécutives. Chose curieuse, on s’est montré si respectueux de cette faveur qu’aujourd’hui encore les habitants de Seoul, qui sont cependant les plus favorisés de l’empire, ne payent pas d’impôts.

La muraille fut percée de huit portes : portes de l’ouest, de l’est, du sud et du nord ; les trois premières étant les plus fréquentées ; la petite porte de l’ouest et la petite porte de l’est réservées aux convois funèbres qui ne peuvent passer sous les autres portes de la ville[2] ; enfin la porte du nord--

  1. Ce nom est employé improprement pour désigner Hane-yang car il signifie simplement « la capitale ».
  2. Parmi les multiples coutumes protocolaires auxquelles est astreint l’empereur comme l’ont été ses ancêtres, celle-ci est très importante. Il ne doit jamais, non seulement voir de cadavres, mais se trouver sur leur chemin ; aussi, comme Sa Majesté, dans ses sorties aux temples de la Guerre, par exemple, doit passer par une des portes de la ville, les convois funèbres ne peuvent sortir que par ces deux portes, sous lesquelles jamais le cortège impérial ne les rencontrera.