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Le choix d’une capitale, plus encore que celui d’une maison ou de l’emplacement d’une tombe, est confié aux géomanciens, et, en règle générale, pour qu’une ville soit dans une situation heureuse, il faut qu’elle s’étale dans le fond d’une vallée traversée par un fleuve, de préférence coulant à l’est ; qu’elle soit dominée par une montagne au nord, une autre au sud, et des collines à l’est et à l’ouest. Seoul réalise toutes ces conditions, ce qui a sans doute préservé, jusqu’à présent, la dynastie d’une chute mortelle, mais ne lui a pas épargné les vicissitudes et les luttes acharnées contre les envahisseurs.

Dès la fin de l’année 1394, le palais de Kiong-bok (Kiong-bok-koung), ainsi que le temple des Tablettes ancestrales étaient terminés, et la cour venait s’installer à Hane-Yang, à quatre-vingts kilomètres au sud de Song-To.

Immédiatement, avec le concours de deux cent mille hommes (cent vingt mille venant du nord et quatre-vingt mille du sud), les murs de la capitale furent élevés sous la direction de Tcho-Tcheung (un Vauban coréen), en neuf ou dix mois. Ce sont les murs actuels qui donnent à la ville un air de forteresse imprenable. Rien n’y a été changé et des réparations y ont seulement été faites pendant la régence du Taï-ouen-koun, le père de l’empereur actuel, qui fit couvrir de dalles les crêtes ébréchées de la muraille, et placer quelques-uns de ces magnifiques blocs de granit que l’on voit aux portes de la ville.

Cette enceinte barre à l’est et à l’ouest la vallée, et s’élève au nord et au sud sur les pics qui entourent Seoul. Elle les escalade jusqu’à la crête, et n’a pas moins de sept à huit mètres de hauteur, et dans