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CHAPITRE II


Description de Seoul. — Fondation de cette ville. — Le rôle des géomanciens. — Les portes et la muraille. — Promenade en car électrique. — Les artères principales. — Physionomie des rues. — Malpropreté. — Les chapeaux coréens. — Barbarie et civilisation. — Le tombeau de la reine Mine.


Avant de visiter Seoul et d’en montrer au lecteur les particularités, je crois nécessaire de dire quelques mots de l’histoire de cette ville, et les circonstances qui déterminèrent la préférence qu’on accorda à ce site pour en faire une capitale.

À la chute de la dynastie de Ko-ryo, le général Yi-taï-tjo, à qui un bonze célèbre avait prédit qu’il serait roi, monta sur le trône. C’était en 1392. Le nouveau roi, après une vie aventureuse passée dans les batailles, avait alors cinquante-sept ans. Il était né en 1335 à Heuk-Sok, localité voisine de Gensane, dans le Hame-Kion-Pouk-To (province de Hame-Kion du nord), et son premier soin, en s’installant dans son palais de Song-To (capitale de Ko-ryo), fut d’abord de s’assurer l’approbation de l’empereur de la dynastie Ming de Chine. Il envoya à Nanking une ambassade pour lui expliquer les raisons de son accession au trône, et lui demander, en même temps que des titres posthumes de rois pour ses ancêtres, de choisir un nom nouveau pour son royaume. Il voulait appeler le pays « Terre de la Clarté matinale », puisqu’il se trouve à l’Orient asiatique, ou