Page:Bourdaret - En Corée.djvu/52

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

suite[1] — la construction, entreprise à l’heure actuelle par le gouvernement coréen, de la ligne Seoul-Eui-tjou. Possesseurs de ce Transcoréen, ils pourront, dès lors, régler les destinées du « Pays de la Fraîcheur matinale ».

Encore quelques centaines de mètres et le train s’arrête enfin au terminus, à la gare Ouest, après avoir longé la muraille dont les crêtes dentelées se dessinent vaguement dans la nuit, ainsi que les portes voûtées surmontées de toitures à deux étages et de dragons protecteurs.

Coolies, portefaix se précipitent pour saisir les malles et les paquets, pendant que les « illiokos » (pousse-pousse) hèlent le client. Je préfère, habitant près de la muraille, rentrer à pied par cette nuit froide. L’air est vif, la neige durcie craque sous la semelle.

Voici « Station Hotel », ouvert depuis un an et tenu par un Américain. Celui-ci, ancien missionnaire, fait construire à côté de la gare un grand hôtel en briques qui offrira tout le confort moderne.

Il y a trois ans à peine, le voyageur qui arrivait à Seoul devait frapper à la porte de quelque ami ou compatriote pour trouver le gîte et la table ; mais depuis peu, plusieurs hôtels et restaurants se sont installés ici, et n’offrent que l’embarras du choix.

Le chemin que je suis est bordé de boutiques fermées à cette heure. Elles sont surmontées de la lanterne réglementaire, la plus petite possible, aux carreaux sales ornés d’un caractère chinois, et qui n’envoie pour l’éclairage de la rue que des rayons faibles, bien incertains. J’arrive sous une porte

  1. C’est chose faite aujourd’hui.