Page:Bourdaret - En Corée.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cour intérieure, et les animaux y vivent pêle-mêle avec les enfants. Nous traversons des salines couvertes par la mer, puis des rizières. À ce sujet disons tout de suite que la culture du riz est la principale occupation des Coréens, et que la pêche vient en seconde ligne.

Des villas que l’on aperçoit çà et là appartiennent à des Américains. Ils viennent y passer l’été pour se soustraire aux émanations délétères de la capitale. À défaut de verdure, on y a une jolie vue sur la mer.

La Corée est un pays très giboyeux, et dans ces grandes plaines que la voie traverse, de même que sur les collines couvertes de jeunes pousses de pins, les chasseurs font des hécatombes de canards, d’oies, de faisans, sans compter le gibier plus modeste, les cailles et les alouettes. Aussi les Européens viennent-ils beaucoup chasser par ici.

Nous croisons de temps à autre la route de Tchémoulpo à Seoul par laquelle passaient tous les voyageurs avant l’ouverture de cette ligne ; tous ceux, du moins, qui ne descendaient pas par le fleuve. Ces voyages se faisaient soit à cheval, soit en « kourouma » ou « illioko » (pousse-pousse), soit en chaises à porteurs, soit enfin à bicyclette. Par le beau temps, ce trajet ne manque pas d’agrément. Mais quand il pleut, la route est transformée en boue liquide, argileuse, et la locomotion devient une torture. Aussi le chemin de fer a-t-il été un bienfait. Il a pris, non seulement le trafic de la route, mais aussi celui du fleuve. Dans toute cette partie, le pays n’offre rien de pittoresque et est peu peuplé. Les forêts qui le recouvraient ont été partout détruites. C’est à peine si l’on aperçoit avant d’arriver