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de matériel y viennent accoster derrière des hangars couverts. La construction de ce chemin de fer de Tchémoulpo à Seoul fut accordée en 1896 à un syndicat américain qui en 1898 vendit la ligne à un syndicat Japonais, lequel en acheva la construction. En 1900 les trains purent venir jusqu’à la capitale. Il y a sur cette ligne un ouvrage d’art remarquable à la traversée du fleuve Hane près de Seoul, ouvrage en fer à voie en dessous de 600 mètres en dix travées de 60 mètres. C’est un pont américain, mais il fut monté par les Japonais ; ce sont eux aussi qui exploitent cette ligne d’un rapport, dit-on, de 500,000 francs par an. La voie est à écartement normal et la longueur de la ligne est de 42 kilomètres. On ne va pas vite puisque nous mettons une heure quarante-cinq pour aller de Tchémoulpo à Seoul, y compris huit arrêts intermédiaires. Les voitures en usage maintenant sont confortables. Ce sont d’immenses cars américains de 18 mètres de longueur, mais traînés par de minuscules locomotives qui soufflent à perdre haleine aux rampes de dix millimètres accusées par le profil en long de ce chemin de fer.

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En route pour Seoul à cinq heures du soir. On voit défiler les premiers villages adossés généralement au pied d’une colline avec quelques arbres tout autour. Les maisons sont basses, en terre battue mélangée de paille, recouvertes de toits de paille. Portes et fenêtres peu nombreuses, en papier, bien entendu, collé sur de petits cadres en bois. Les maisons de ces villages sont serrées les unes contre les autres, et séparées par des cours dans lesquelles travaillent les femmes. L’étable est ouverte sur la