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l’eau, il en est aussi content que s’il faisait vingt kilomètres à l’heure.

En 1900, il y avait à Tchémoulpo, outre 8,000 Coréens, 4,215 Japonais, 1,263 Chinois et 85 Européens, négociants, fonctionnaires et missionnaires. Les Chinois, les Japonais, les Russes, les Anglais et les Américains y ont un consulat.

À part le quartier indigène, la ville a bon aspect : les rues sont larges et très propres, chose que l’on ne trouve à Seoul que les jours de sécheresse et de beau temps fixe.

La vue magnifique de la mer vaut mieux que celle des toits uniformément gris de la capitale, et je préfère encore l’odeur de la vase à marée basse à celle plus caractéristique de certains quartiers de Seoul.

La température y est aussi plus uniforme, la colonie européenne très gaie. Le « Club » organise chaque année des bals très goûtés, et l’on danse aussi chez d’aimables résidents.

En me rendant à la gare, je passe le long du port, où l’on est en train de décharger et compter les sacs de riz, et j’entends les chants rythmés des coolies et des portefaix pendant qu’ils accomplissent ce labeur. Règle générale, quand il travaille et qu’il ne fume pas, le Coréen chante. Heureux peuple !

Tout près de la station, s’élève le nouveau bâtiment de la Chinese Eastern Railway Steamship Company, une des plus élégantes constructions du port.

La gare est une bâtisse très simple, en bois, mais suffisante. Elle est à deux minutes du point d’embarquement sur le port, et les jonques chargées