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tchou. Ils s’appelaient Pou, Hiang, et Ko. Ils se réunissaient et discutaient gravement sur ce qu’ils devaient faire, en l’absence d’autres êtres humains dans l’île, lorsqu’un jour, au bord de la mer, du rocher où ils devisaient, ils virent venir à eux un homme installé sur une caisse flottante. C’était, leur dit ce voyageur singulier, un cadeau de l’empereur du Japon. Ils ouvrirent la caisse, et y trouvèrent trois jeunes et jolies femmes qu’ils s’empressèrent d’épouser. Ainsi furent fondées les trois grandes familles des Ko, Pou et Hiang qui peuplèrent les trois provinces. Ces jeunes femmes étaient les filles d’un empereur japonais qui avait appris — par ses géomanciens — que trois génies vivaient seuls dans cette île. La légende ajoute qu’il leur envoya, en même temps que ses enfants, les graines des cinq céréales, et des animaux pour peupler Quelpaërt.

Un temple nommé Hyeul-tchiet fut construit plus tard, non loin de la capitale Tchai-tchou, à l’endroit où se voient encore les trous par lesquels sortirent les trois génies, auxquels on fait deux fois par an, des sacrifices et des offrandes,

Un temple bâti dans l’intérieur de la capitale leur avait été dédié, mais par ordre du père de l’empereur actuel, le Tai-ouen-koun, il fut détruit ainsi qu’un grand nombre d’autres sur le continent. Les habitants protestèrent contre cette destruction, car ils étaient restés très superstitieux et très attachés à leurs génies de l’Hal-la-sane, en disant que la vengeance céleste allait les atteindre. Effectivement, il y a une vingtaine d’années, une épidémie détruisit tout le bétail qui constituait la grande exportation de l’île, et une sécheresse épouvantable amena la famine. Cela fut, bien entendu, mis sur le compte