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à cause des courants et du mauvais état habituel de la mer dans ces parages.

La population de l’île est évaluée à cent mille habitants, et parmi les industries curieuses je dois signaler celle de la pêche aux huîtres perlières, pratiquée par les hommes et les femmes, surtout par les femmes, leurs maris trouvant plus pratique de fumer leur pipe au coin du feu. Ces pêcheuses, comme je l’ai dit précédemment à propos des métiers réservés aux femmes, presque complètement nues, partent à la nage, avec un petit sac qui flotte sur la mer et dans lequel elles mettent les huîtres perlières qu’elles vont chercher en plongeant. Aujourd’hui, les Japonais ont accaparé cette pêche et le nombre des plongeuses, ondines d’un nouveau genre, diminue chaque jour.

Le nom coréen de Quelpaërt est Tchai-tchou (ou Tjiei-tjiou, et politiquement l’île est divisée en trois préfectures : celle du nord ou Tchai-tchou (du nom de la capitale et de l’île), celle du sud-ouest ou Tai-tchieng, celle du sud-est ou Tchieng-heui.

À Tchai-tchou réside le mok-sa ou gouverneur de l’île ; celui-ci n’ayant pour le soutenir qu’une faible police et quelques hommes d’armes, est sans influence sur la population, très indépendante, refusant les innovations ou les modifications du gouverneur.

Quelpaërt fut longtemps un lieu de déportation pour les condamnés politiques. Il y pousse de magnifiques forêts de chênes, et il n’y a pas de tigres. On y trouve, cachés dans les taillis, des sangliers, des ours, des lièvres et le gibier commun à toute la Corée, les oies et les faisans.

La base de la nourriture des habitants est le