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Oueunsane fut d’abord ouvert au commerce japonais en 1880, puis aux Européens en 1883. La colonie nippone y est, bien entendu, importante et elle y fait un commerce très prospère.

On traverse d’abord, quand on vient par terre, le quartier coréen, avant d’arriver à la concession japonaise et au quai. Là les rues sont entretenues, même plantées d’arbres.

Trois mille Nippons environ vivent dans la concession avec quelques Chinois. Le quartier coréen compte quinze mille habitants. Ces derniers sont des pêcheurs, et des montagnes de poissons séchés sont visibles dans la rue principale. La situation de ce port est — comme je l’ai dit — dans un site agréable, avec une vue splendide sur la mer ; la température y est plus douce qu’à Tchémoulpo, moins froide en hiver, moins chaude en été.


À partir de Oueunsane, commence la région des grandes montagnes, des forêts vierges des provinces du nord-est du pays, peuplées d’ours, de tigres et de toutes sortes de gibier. Cette région est, plus que toute autre, riche en légendes, car elle a fourni les grands hommes de la Corée, princes ou bonzes célèbres qui, descendus de leurs montagnes sauvages, sont venus présider aux destinées du royaume.

C’est là que les amateurs de chasses émouvantes trouveront à satisfaire leur passion. Les gens du pays partent en bandes à la recherche des ours et des tigres pour lesquels ils reçoivent du gouvernement une prime et une forte rémunération pour la peau et les griffes. Celles-ci servent à préparer des médecines infaillibles contre presque tous les maux.