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Chaque petit temple est destiné à des prières spéciales. Il renferme encore une grande salle pour les gens de passage et un hospice pour les vieillards et les infirmes.

Dans l’un des nombreux pavillons du Soke-ouang-sa, on peut remarquer le temple des Cinq Cents Sages. Il renferme des statuettes de pierre de vingt à trente centimètres de hauteur, disposées sur plusieurs rangs, et qui offrent une diversité de physionomies, absolument remarquable. Toutes les races y sont représentées et sans aucune intention de sainteté ni de méditation, depuis le Négroïde jusqu’au Mongol, dans des attitudes bizarres.


Quand on quitte ce monastère, on descend rapidement le versant oriental de la grande chaîne montagneuse, et l’on arrive bientôt, par de mauvais chemins, au bord de la mer du Japon que l’on côtoie alors jusqu’à Oueunsane ou Gensane[1]. Ce port est l’un des plus anciens ouverts au commerce extérieur ; il offre — lui aussi — un charmant coup d’œil, et termine heureusement le ravissant voyage de la montagne de Diamant. Il s’étale, immense, bordé d’îlots verdoyants, et constitue un remarquable abri pour les grands bateaux qui peuvent arriver assez près de la terre. Le canal d’approche est profond, facilement protégeable, grâce aux îlots voisins, ce qui fait songer que Oueunsane serait un port de guerre remarquable. Il n’a pas de glace en hiver, la baie étant mieux protégée qu’à Vladivostok, par exemple, et la marée s’y fait très peu sentir, tandis qu’à Tchémoulpo elle atteint huit mètres.

  1. Gensan des Cartes.