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culation devenait plus importante, et aujourd’hui les caravanes des voyageurs et des marchands s’y traînent lentement à travers les éboulis, gravissant et redescendant des cols, longeant des tombes royales ou princières. On aperçoit, comme sur la route du Nord, de nombreuses stèles, des poteaux-fétiches. Des dolmens — à Pabalmak et à Solmorro — font songer à un très lointain passé.

Pendant de longues heures, au départ de Seoul, la route semble monotone, mais peu à peu à mesure que l’on s’élève et que l’on s’éloigne, la végétation reprend ses droits, et les mamelons se succèdent couverts d’une riche variété d’espèces d’arbres. En ces journées de printemps, une floraison délicieuse s’épanouit sous les ombrages verts. Les rhododendrons, les lis, les champs d’azalées, les magnolias et les arbres fruitiers aux fleurs neigeuses font oublier les montées pénibles ou les sentes glissantes. Les petits chevaux pleins d’ardeur font allégrement leurs quarante kilomètres, et le soir, après un pansage sommaire, dans les misérables auberges de la route, recommencent leurs éternelles querelles.

Tout le long de ce chemin, le gibier abonde : ici, dans la plaine ce sont les hérons, les grues au vol lent et majestueux ; là, dans les pins, les pigeons, les tourterelles se font de tendres roucoulements. Un concert ininterrompu accompagne le voyageur qui voit à chaque pas défiler devant lui quelque fier faisan ou autre gibier de belle allure.

Je ne décrirai pas le voyage à la montagne de Diamant, car sur cette route comme sur les autres la badauderie est la même ; partout la même affluence à l’auberge, la même saleté des maisons et des gens. Mais le paysage fait tout oublier, et quand on