Page:Bourdaret - En Corée.djvu/400

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Nous rentrons à la capitale à six heures du soir, trop tard pour achever notre visite.

Le lendemain, jour du marché, nous jetons un coup d’œil sur la foule et les éventaires, mais nous ne découvrons rien de plus que ce que nous avons vu ailleurs. L’industrie spéciale de l’île est la confection de nattes fines en roseau, ornées de dessins en couleur ; les plus belles sont faites à Kyo-dong, et celles du palais de Seoul y sont spécialement commandées.

Le granit de Kang-hoa est également remarquable par sa dureté et la finesse de son grain.

Notre retour à Seoul s’effectue en jonque. Nous louons à Kap-tcheun un bateau à voile où nous nous installons le mieux possible, et poussés à la fois par le vent et la marée montante, nous dépassons bientôt Oueul-kol où finit la muraille qui protège l’île. Sur la rive gauche disparaît peu à peu la forteresse de Moune-on-sane, car nous tournons à l’est dans le fleuve Hane que nous allons remonter doucement jusqu’au jour.

Les matelots chantent en manœuvrant la voile, aux divers coudes du fleuve. Les rives, basses la plupart du temps, sont escarpées par moments et dominées par des rochers qui paraissent fantastiques, à la nuit tombante. Lentement nous avançons, la nuit descend, et le ciel s’éclaire de scintillantes étoiles.

Plaines, rizières et collines se succéderont toute la nuit, et j’entends, de la minuscule cabine où je suis étendu, les cris des oies sauvages dérangées de leur quiétude, au passage de notre jonque.

Nous franchissons quelques rapides. Là, nos hommes se mettent à l’eau et tirent à la cordelle ou