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De ce sommet du Pong-hong-sane, on aperçoit toute l’île et les bateaux de pêche répandus sur la mer, ainsi que la côte du Houan-hai-to sur la grande terre. À l’ouest l’île de Kyo-dong à peine dégagée de la brume.

Le lendemain, par un gai soleil, mais par un vent frais, nous partons visiter la fameuse forteresse de Tcheun-toung-sa.

Nous avons quinze kilomètres à faire dans le sud, et comme nous allons à pied, nous mettons environ trois heures pour effectuer ce trajet. Aux différents cols nous retrouvons les poteaux-fétiches et les arbres auxquels sont accrochées des loques ; les flancs de collines (toute cette île est très mamelonnée) sont couverts de rhododendrons, d’azalées en fleurs ; sur les sommets, des bois touffus de pins abritent faisans et pigeons ramiers ; des loriots au plumage magnifique filent devant nous, et dans les rizières de longues bandes d’oies sauvages et de canards s’envolent bruyamment à notre approche.

D’une crête que suit la route, nous apercevons à un moment dans le Pouk-hane la montagne de Seoul, qui se détache nettement dans le beau ciel limpide de cette radieuse matinée. De minuscules villages se cachent dans la verdure. La population de l’île doit être de quarante mille habitants, et la cité de Kang-hoa renferme huit mille âmes, y compris une faible garnison.

Enfin nous voici au pied de la montagne Tchion-tchok-sane (des trois pieds de chaudron), entre les trois pics de laquelle s’abrite le fameux monastère de Tcheun-toun-sa ; les murailles de la forteresse sont visibles sur les crêtes des mamelons, à tra-