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Parmi les dolmens que j’ai rencontrés à travers la Corée, ceux de Kang-hoa sont des plus intéressants, l’un d’eux surtout est de grande dimension. Ayant publié quelques notes sur les dolmens coréens[1], je ne parlerai pas ici de ces monuments mégalithiques ; je me contente de signaler leur présence en de nombreux points du pays.

De Ha-heun, une riante vallée nous conduit au pied du Pong-hong-sane que nous gravissons avec peine, à cause de la marche pénible dans les rochers de la gorge que nous suivons.

Notre ascension de trois cents mètres dure une heure ; et au sommet nous trouvons le fameux autel du Ciel dont l’histoire nous avait parlé et que nous désirions voir de près. C’est une pyramide tronquée quadrangulaire, mesurant sept mètres de hauteur, et six mètres quatre-vingts à la base. Elle est construite en pierres sèches, et le sommet sur lequel elle est perchée est escarpé et dénudé. Les Coréens attribuent à cet autel du Ciel, comme date de construction, l’époque du Tane-koun (2332 ans avant J.-C.).

Un autel semblable est élevé sur le sommet du Mari-sane, autre colline du sud de l’île, et on assure que, par un temps clair, de l’un de ces autels on aperçoit l’autre.

Nous avons vu, en effet, dans une échancrure de la chaîne centrale de l’île, le Mari-sane ; mais la brume ne nous a pas permis d’apercevoir le monument situé environ à vingt-sept kilomètres. Sur ces autels, on sacrifiait au Ciel au temps des grandes guerres ou des calamités publiques, comme j’ai eu l’occasion de le dire précédemment.

  1. Bull. Soc. d’Anthropologie de Lyon, 1903.