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autres impedimenta d’un campement d’auberge. Mais je dois dire — pour être juste — que l’odeur de ce vin en fermentation, et les bouillonnements à l’intérieur de ces jarres diaboliques, ne sont pas aussi désagréables que les émanations et le bruit des pipes d’opium, tels que j’ai eu à en souffrir au Yunnan, dans des pagodes où couchaient vingt Chinois fumeurs d’opium.


Ce matin nous faisons rapidement notre tour de ville qui n’a rien d’intéressant ; les maisons sont de misérables huttes en chaume, séparées par de minuscules ruelles.

La ville est traversée par un ruisseau, qui coule de l’ouest à l’est, et qui entre et sort des murailles sous deux ponts à trois arches, supportant la muraille et le chemin de ronde. La seule rue méritant ce nom va de la porte du Sud vers l’ouest, puis au centre de la ville remonte au nord et se termine à la porte extérieure du yamen du gouverneur, à l’emplacement duquel devait se trouver autrefois la résidence royale, entourée de murailles branlantes.

Ici, comme à Seoul, existent les collines aux quatre points cardinaux, entre lesquelles les géomanciens ont installé la capitale ; les murailles, hautes de cinq mètres, datent de 1232 ; elles gravissent les crêtes des collines, et les cols sont occupés par les quatre portes.

Le palais du premier roi qui vint habiter Kang-hoa et les autres bâtiments datent de 1234 ; mais un incendie et les guerres mongoles les détruisirent à différentes époques. Les murailles, vieilles constructions en pierre et chaux, furent réparées en 1290 et en 1652.