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et la même infection des ruelles et des maisons.

Au bout de la grande rue, nous trouvons l’auberge, et — chose remarquable qui me fait bien augurer de la nuit — les chambres des « nobles » sont en dehors, de l’autre côté de la rue. J’espérais — étant éloigné de l’écurie — dormir admirablement : loin de là, toute la nuit on parla devant ma porte, et les mouches me harcelèrent au moment où les bruits de voix cessèrent. Aussi est-ce avec satisfaction que je quitte Tchoun-hoa, de bonne heure, afin d’arriver plus tôt à Pieun-yang.


La plaine que nous traversons descend en pente douce jusqu’aux rives du Tai-tong-kang. Des bouquets d’arbres rompent la monotonie de ces champs uniformes ; on aperçoit de nombreux villages à droite et à gauche. Nous entendons, auprès d’une maison, le tam-tam des sorcières, en train de disputer à un démon la santé d’un client crédule.

La route est excellente sur ces petits plateaux que nous suivons, où s’échelonnent de nombreux hameaux tout fleuris, et d’une crête nous apercevons enfin, dans le lointain, Pieun-yang que les habitants d’ici appellent Pi-han.

Une briqueterie chinoise est installée près de là dans un ancien temple. Sur la droite, sur les flancs des dernières collines avant la vallée du Tai-tong-kang, de grandes taches noires sont visibles. Ce sont les exploitations d’anthracite dont les bancs affleurent le sol dans la vallée du fleuve, jusque près de Tchénampo, et bien au delà de Pieun-yang en amont.

La route rejoint maintenant le bord du fleuve et remonte la rive gauche jusqu’en face de l’ancienne capitale. Sur cette partie du chemin de nombreuses