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donnés. Après le col de Hoang-tjou, le chemin traverse une immense plaine.

Pendant la halte du déjeuner, mon cheval est l’objet de mille attentions : on le tâte, on l’examine par-dessus, par-dessous, et quelqu’un me fait cette remarque judicieuse, que les chevaux coréens ont les narines beaucoup plus relevées, plus ouvertes que les chevaux étrangers.

Nous rencontrons, dans la basse plaine, une rivière importante, qui se déroule au milieu de riches terrains de culture. Puis nous franchissons un dernier col boisé, très décoré de poteaux à faces grimaçantes et grinçantes, et nous atteignons l’importante ville de Tchoun-hoa.

Beaucoup de Coréens, hommes et femmes, s’en reviennent du marché, portant à la façon ordinaire leurs petites provisions sur la tête et les gros paquets liés dans le dos.

Cette cité n’est pas murée et s’étale au pied d’une longue colline. Sur les flancs du coteau les bâtiments officiels dominent la grande rue où se tient le marché. Parmi les étalages nous distinguons des souliers, des poissons secs, de la bimbeloterie, des fruits, etc.

L’entrée du yamen est gardée par une sentinelle qui me voit approcher d’un air inquiet. Je veux seulement examiner le grand tambour pendu au-dessus de la porte, et abrité par un toit. Il sert de cloche à la cité.

À l’ouest de la ville sont les Kaik-sa en ruine et un vieux pavillon renfermant une énorme stèle de marbre sur laquelle est gravée une longue inscription. La stèle est au pied du tombeau d’un grand personnage. De loin, en somme, cette cité a bon aspect ; de près, c’est toujours la même saleté