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mandant de la guérir. Je n’y puis rien et conseille à la mère de la faire venir à Seoul, où on pourra peut-être la soigner. Elle est assez jolie, cette fillette, et semble désolée de son infirmité.

Il y a, dans cette auberge, toute une collection de vieilles gens fumant lentement leur petite pipe, entourés d’enfants déguenillés. Dans un coin j’aperçois un vieillard, infirme aussi. Il se traîne à quatre pattes devant un feu de charbon de bois sur lequel il fait cuire une drogue qui doit ramener un peu de vie dans ses pauvres jambes usées par la fatigue et l’âge. Sur tout cela, un air de profonde misère et de résignation qui fait un contraste inexplicable avec les riches cultures que je retrouve bientôt, à la sortie de ce village, dans une grande plaine à travers laquelle serpente un petit ruisseau, bientôt une rivière, repoussée de droite et de gauche par les collines schisteuses qui ont recommencé.

Nouvelle traversée de rivière à Piong-pon-pa-houi, sur un pont branlant, et grand détour à l’ouest pour arriver au chef-lieu très important de Si-ou-houeun, au milieu d’une immense plaine, barrée au nord par une chaîne de collines assez importantes, qui oblige la route et la rivière à un long détour à l’ouest.

La ville comprend environ quinze cents maisons, le yamen du gouverneur de la province, et un certain nombre de bâtiments en ruines, y compris le Kaik-sa, où la tablette impériale, quoique vénérée régulièrement chaque année, est encore bien mal logée. Les toits de chaume alternent avec ceux de tuiles et d’ardoises. Il y a un bureau de poste et le télégraphe à Si-ou-houeun.

On traverse la rivière sur un pont — en bon état