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d’autre chemin, et enfin nous passons sans encombre.

La plaine qui suit est admirablement cultivée ; sur le sol rouge bien labouré, apparaissent déjà les jeunes orges et le blé. Nous croisons un indolent « yang-bane » à cheval et, plus tard, un officier japonais brûlé par le soleil et un long séjour dans l’intérieur. Il rentre à Seoul avec des notes intéressantes sur la topographie du nord du pays, convoité depuis longtemps par son empereur.

Voici un magnifique arbre fétiche, un sone-hane-dang dont les branches sont chargées de souliers de paille, offrandes de coolies mal impressionnés sans doute, par le passage dans la vallée sauvage des schistes. Ceux-ci disparaissent peu à peu et font place à des conglomérats friables.

Nous faisons halte, pour déjeuner, à un misérable village, et en quelques minutes tous les habitants sont autour de notre petit groupe. L’appareil photographique effraie un peu ces braves gens qui le prennent pour un canon nouveau genre ; mais voyant qu’il ne produit ni détonation, ni bruit, ils se rassurent bientôt.

La route escalade des cols assez élevés. Sur l’un d’eux nous trouvons un autel au Sane-sine, en ce moment occupé par des sorcières dont le tam-tam fait rage, et qui débitent leurs prières sur un ton très élevé et avec une rapidité remarquable. Près du petit pavillon, un tchang-seun à la mine rébarbative monte la garde.

Toujours à travers des vallées bien cultivées, nous suivons la route qui monte, descend, tourne et serpente avec une fantaisie toute chinoise. Après le village de Piong-sane-hié-ga-houi, nous sommes sur-