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En entrant, se trouvent, d’un côté, l’étable pour le bœuf de la maison, et la grande chambre des voyageurs ordinaires et des domestiques mâles. C’est une pièce toujours horriblement chauffée, dont le mobilier sommaire comprend une grosse natte, brûlée et déchirée, qui recouvre les dalles par-dessous lesquelles passe la fumée servant au chauffage. Du papier, autrefois blanc, est collé contre les murs ; il porte les empreintes de doigts de plusieurs générations de voyageurs ; des chevets en bois, réunis dans un coin, sont les oreillers à l’usage des dormeurs ; deux petites fenêtres, fort rarement ouvertes, jettent quelque lumière blafarde dans cette pièce, où s’entasse le soir une populace variée qui s’endort, au milieu des hardes apportées par chacun, dans une atmosphère empestée par l’odeur des vêtements sales et des pipes.

Formant un autre côté de la cour, voici l’écurie pour les chevaux et les bœufs, simple hangar ouvert ; dans la mangeoire le garçon d’auberge apportera tout à l’heure, pour les petits chevaux, la soupe chaude aux haricots à laquelle le « mapou » attentionné ajoute quelques feuilles d’arbres ou des herbes, débris de choux, etc.

Dans un coin de la cour se trouve le puits, drain naturel, réceptacle de toutes les immondices liquides qui filtrent dans le sol. En face de l’écurie, sous le hangar opposé, est la cuisine, où l’on prépare à la fois la soupe des chevaux et le riz des voyageurs ; ceci est fait par les soins d’une servante fort occupée, dont le tablier sert un peu à tous les usages.

À côté, le logement du propriétaire et du personnel féminin ; la chambre à coucher, chauffée par--