Page:Bourdaret - En Corée.djvu/320

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

abritant les tombeaux des nobles ; la culture dominante de la région est encore la rizière ; mais déjà, dans la plaine, de grands champs de céréales sont visibles.

Dans toutes les vallées que la route traverse, un gibier abondant et varié s’enfuit à l’approche de notre petite caravane : faisans au merveilleux plumage, pigeons ramiers, alouettes ; en automne les canards, les oies sauvages viennent se reposer, près des rizières ou au bord du fleuve, de leurs longues courses dans les airs.

Le printemps est partout dans l’atmosphère de cette belle journée, et ma monture piaffe avec joie dans les clairs ruisseaux que nous traversons, et qui scintillent au soleil comme des diamants. Tout le long de la route, nous voyons encore quantité de cigognes, des grues, des hérons, des oiseaux de proie. Perchés sur le sommet des poteaux télégraphiques, ceux-ci ne se dérangent de leur guet que si l’on fait mine de les mettre en joue. Sur les arbres, des nuées de pies se disputent en poursuivant les éperviers qui rôdent autour de leurs nids.

Ce qui est pénible à constater lorsqu’on voyage dans l’intérieur, c’est la dénudation des collines : là où autrefois s’étendaient de belles forêts de pins, sont maintenant des « mornes » déserts, chauffant au soleil déjà ardent de l’après-midi leur carcasse granitique.

Après Ko-yang, à quelques minutes de ce gros village, commence la montée du col de Piok-tché ; col assez élevé au-dessus des plaines environnantes (250 mètres), d’où l’on a une idée assez exacte de la campagne coréenne. Des collines mouvementées, en désordre, coulent de la grande chaîne, vers l’ouest,