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tamment se jeter sur lui, avec une insouciance héroïque qui les empêche de calculer la disproportion de taille.

Après la Passe de Pékin, la route descend dans la vallée des Muguets, au fond de laquelle coule la rivière des Sables, puis remonte et continue ainsi à se dérouler en montagne russe, à travers de jolies petites vallées encaissées entre des collines de peu de hauteur, couvertes ici et là de bois de pins. Sur les versants, de véritables champs d’azalées jettent leur note brillante ; les petits villages que l’on aperçoit, cachés au pied des collines, sont abrités derrière une rangée de saules au feuillage encore indécis, tandis que dans les vergers, les têtes blanches et roses, vaporeuses, des abricotiers et des pêchers éclatent dans la verdure nouvelle.

Nous atteignons bientôt la riante petite vallée (le bois de Boulogne) qui donne l’accès le plus commode au Pouk-hane, autre lieu d’excursion des Seouliens, qui trouvent là, pour quelques heures, le calme et le bon air dans les bonzeries accrochées à ses flancs de granit sombre.

En cette saison, par un ciel limpide, la visite des monastères, qui sont nombreux autour de Seoul, offre un attrait particulier. Ce sont des sanctuaires assez propres, entretenus par des bonzes hospitaliers et ravis de montrer les trésors de leurs autels, consistant en bouddhas de bois doré, en tableaux représentant, en couleurs vives et tranchées, des scènes religieuses, en brûle-parfums, souvent d’un remarquable travail artistique. Les arbres en bourgeons et les fleurs ornent coquettement l’entrée et les jardins de ces monastères, où l’on peut trouver déjà des Coréens en villégiature, des chercheurs de