Page:Bourdaret - En Corée.djvu/314

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ques heures d’une foule attentive et recueillie.

Après un long hiver froid et gris, la moindre verdure, les premières fleurs ont un charme exquis. Ajoutons à cela un soleil éclatant et un ciel d’une pureté extraordinaire sur lequel se détachent les montagnes, les rochers, le feuillage sombre des pins qui couronnent les crêtes, et l’on comprendra que ce simple tableau suffit à faire oublier la mauvaise odeur des cités, la boue des jours de pluie, et donne envie de voir des champs, des rizières, des montagnes nouvelles, après un long séjour entre les murs de la capitale, autour des ruines du passé ou des bâtisses en construction, dans la poussière d’une ville mal entretenue.

Avril, mai et le commencement de juin sont les mois les plus agréables pour voyager en Corée, à cause de la parure fleurie des vallées, de la fraîcheur du temps qui permet les ascensions sans avoir à souffrir de l’ardeur du soleil.

Pour voyager, à moins d’être tout à fait habitué à la nourriture et au couchage du pays qui sont l’une et l’autre fort peu compliqués, il est nécessaire de se munir de quelques provisions, d’ustensiles de cuisine, d’une couchette, car tout ce que l’on peut trouver dans l’intérieur se résume en riz, remplacé dans le Nord par de l’orge, ou des haricots, en œufs et en poulets.

Comme couchage, une natte et un petit chevet en bois, sont à la disposition du voyageur, dans les auberges, s’il n’a pas eu la précaution d’emporter une couchette. Si l’on veut voyager vite, il faut se contenter absolument de ce qu’on trouve à l’auberge ; encore est-il nécessaire d’emporter du thé et une bouilloire que rien ne peut remplacer à l’étape.