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CHAPITRE X


De Seoul à Song-to. — Paysage printanier. — Ma petite caravane. — Arrivée au village de Pa-djou. — L’auberge coréenne. — Curiosité des habitants. — Village de Tchang-dane. — Arrivée à Song-to. — Aspect de la ville.


Par une belle matinée d’avril, je me mets en route pour Song-to et Pieun-yang, les anciennes capitales du « Pays de la Fraîcheur matinale », en suivant la grande route du Nord-Ouest, parcourue jadis par les guerriers qui obligèrent les souverains de Corée à tant de déplacements précipités, et par les ambassades annuelles de l’empereur de la Chine, la grande suzeraine, apportant les souhaits et les désirs de leur souverain, Fils du Ciel, le calendrier et quelques cadeaux, en échange du tribut de vassalité.

Déjà — depuis quelques jours — le printemps a paré de fleurs la campagne, et les genêts, les azalées, les abricotiers et les pêchers couvrent les coteaux de leurs brillantes couleurs. C’est le moment de la visite des tombes, de la fête des Morts. Les collines bosselées sont couvertes de monde. Les enfants, chargés d’énormes gerbes de fleurs, s’agitent autour de leurs parents occupés à gazonner les tumulus. De loin, les vêtements blancs, verts ou rouges, mêlés aux couleurs foncées prescrites ces jours derniers, donnent encore l’impression de grandes fleurs sorties miraculeusement du tapis à peine verdoyant des collines, peuplées pour quel-