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Aujourd’hui, je suis invité à des manœuvres de l’infanterie coréenne, dans la vallée du Bouddha-Blanc ; je profite de cette circonstance qui me fournira l’occasion de conduire le lecteur vers des choses et des lieux nouveaux.

Voici déjà des bataillons qui passent devant mon habitation, tambours et clairons en tête, à une allure très variable ; ceux-ci très lentement, ceux-là très vite, la mesure étant tout à fait facultative, et laissée à l’appréciation du caporal-clairon. Ils passent, ces soldats, le sac au dos, guêtrés de blanc ou à peu près, l’arme sur l’épaule gauche, encadrés par leurs sous-officiers et leurs officiers, à l’allure aussi peu martiale que possible : celle des pompiers de Nanterre, si chère à nos revuistes.

Les chefs se tiennent difficilement en équilibre sur leurs petits chevaux ébouriffés, sans souci du peu d’ordre de la troupe qui les suit. La marche de front et l’alignement sont choses encore impossibles aux troupiers coréens, tout autant que de porter correctement l’arme sur l’épaule.

Ils rentreront ce soir à leur caserne, en chantant un chœur, en l’honneur de leur empereur, pour oublier la fatigue de la route. Ils vont au champ de manœuvre par la route de Pékin. Je prendrai un autre chemin, par la porte du Nord-Ouest, et ferai au retour la même route qu’eux.

Le chemin que je suis contourne le mur d’enceinte du Kiong-bok-koung, et à gauche est la colline de