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missen », dernière réminiscence du pays du mikado.

Dans cet hôtel, on trouve un repas suffisamment substantiel : du poisson, des œufs, un bifteck et du vin cacheté dont la marque n’est sûrement pas authentique. On est servi dans des assiettes grandes comme la main, et les serviettes sont plus petites que des mouchoirs de poche. Mais cela est familier au Japon. La ville ne renferme rien d’intéressant en dehors de quelques bâtisses à l’européenne : la banque Dai Ichi Ginko, les bureaux des compagnies de navigation, la douane, etc.

Depuis un an les Japonais ont commencé les travaux du chemin de fer de Foussane-Takou-Seoul dont ils ont la concession, ainsi que celle d’une bande de terrain de dix lis (environ cinq kilomètres) tout le long de la ligne, et dont ils font un territoire tout à fait japonais avec poste, télégraphe, gendarmerie, etc. La ligne aura environ quatre cent soixante kilomètres à travers les régions les plus riches en rizières de la Corée, le Tcheulla-To du Nord et du Sud. Si l’on admire l’habileté des Japonais en ces matières, ne faut-il pas aussi admirer la simplicité des Coréens qui ne savent pas se défendre chez eux ! Et l’on s’étonnera après cela que le Japon ait des prétentions sur la Corée !

Le Genkai Maru quitte le port de Foussane à cinq heures du soir. La navigation entre les flots de l’archipel de Corée et ceux de la côte ouest est très intéressante, mais elle est dangereuse, surtout en temps de brouillard : aussi le commandant ne perd-il pas de vue sa carte et sa boussole.

Dans la nuit, le bateau passe devant le port de Massampo où se trouve une population de vingt-cinq mille habitants sur lesquels on compte environ