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Ne nous étonnons ni de ses abords, masures croulantes, ni du puits qui en bouche l’entrée, ce sont choses qui passent inaperçues quand on a l’œil un peu coréen, et qui se peuvent voir, d’ailleurs, à l’entrée du palais. Or ce théâtre est loin d’être un palais et d’en avoir l’apparence. Il a la forme d’un cirque avec une petite scène dans le fond.

Les billets sont distribués à un guichet plus que modeste, et on grimpe, en entrant, un escalier de bois qui conduit à la première galerie, ou plutôt à l’unique étage du théâtre descendant en gradins jusqu’au pied de la scène.

Les places les plus modestes sont en bas, près de l’orchestre, et quel orchestre ! Les secondes sont au-dessus, en face, et les premières et les deux loges réservées sont sur les côtés, sur une galerie spéciale. Ce sont les plus mauvaises places, à mon avis, mais inutile d’émettre des critiques, cela nous mènerait trop loin. Constatons plutôt l’innovation du théâtre couvert, car jusqu’à présent, les représentations, les acrobaties, se donnaient toujours en plein vent, les acteurs étant abrités du soleil ou de la pluie par un vélum.

La construction est très légère. La salle peut contenir quatre cents personnes ; entre la scène et le premier rang des spectateurs, se trouve un espace, occupé chez nous par l’orchestre qui sert ici aux exhibitions des acrobates. Les coulisses ont été oubliées, de sorte que les acteurs, les danseuses entrent en scène d’un peu partout, et pendant les représentations, les domestiques, les employés du théâtre passent sur la scène, pour porter des rafraîchissements aux acteurs ou aux spectateurs. L’agent de police de service, pour mieux voir, s’installe com-