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sant et décorant sa porcelaine dans ses propres fours, à la grande satisfaction de tous. Mais, en attendant, « toune-haupso ! » répond-on de toutes parts (pas d’argent, pas d’argent !).

Nous nous rapprochons des murailles, et voici à droite, se détachant bien dans la verdure des pins, l’un des temples de la Guerre (celui du Sud) dont les toits gris, bordés de blanc, se hérissent d’animaux fantastiques en terre cuite, protecteurs de ce lieu sacré.

En arrivant à la porte du Sud, nous retrouvons des endroits, familiers déjà, l’étang des incendies, les boutiques des droguistes et des médecins, remplies de bocaux et de parquets d’herbes merveilleuses.

Je constate, chaque jour, la badauderie des Coréens. En voici trois, fort occupés depuis des heures sans doute, à regarder travailler un quatrième individu. C’est un artisan dont j’ai fait connaître déjà les produits. Il prépare les… fers à repasser… lesquels sont en bois, et de la forme des bâtons de nos agents de police : s’ils glacent admirablement l’étoffe, ils l’usent aussi avec rapidité.



Ce soir, pour utiliser mes loisirs, je vais au théâtre, car il y a un théâtre à Seoul, de création récente, puisqu’il ne date que de quelques semaines. Il s’appelle Houi-tai ou So-tchong-tai, ce qui veut dire, très poétiquement, la Maison du Rire printanier.