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l’on transporte, engrais précieux, aux villages voisins. Des bicoques lamentablement ruinées et des boutiques en harmonie avec la vétusté et la malpropreté de leur éventaire, mal abrité de la pluie et de la poussière, s’alignent le long de l’unique route.

La colline de Ryong-sane renferme — bien entendu — dans ses flancs un dragon parfaitement déterminé. Sur ses crêtes boisées se trouve un tombeau royal, lieu de promenade en été, recherché pour ses arbres et les magnifiques iris qui poussent à leur ombre.

Voici les cheminées et les bâtiments de la Monnaie, dont les vastes ateliers, agencés et dirigés par les Japonais, peuvent suffire à frapper de la monnaie pour tout l’Extrême-Orient, tellement les machines y ont été installées nombreuses. Il ne manque qu’une chose : de l’or ou de l’argent à frapper. On n’y frappe actuellement que du nickel, ce qui n’empêche pas le Nippon d’en importer en contrebande, de grandes quantités, tout monnayé. On y fait des cartes postales, des timbres-poste, et bientôt peut-être on y fera des billets de banque. Pour cette dernière frappe, c’est la garantie qui embarrasse un peu le ministre des finances… Près de là se dressent une décortiquerie et une verrerie, qui ne fonctionnent pas encore !

Souhaitons de tout cœur qu’un jour prochain le gouvernement se décide à utiliser le nombreux personnel européen qu’il paye, et nous verrons alors une Corée nouvelle, insoupçonnée, qui ne sera plus à la merci des envahisseurs, construisant elle-même ses voies ferrées, exploitant les richesses de son sol, fabriquant ses tissus, ses munitions, sa verrerie ; cui-